Ouvrir son coeur...
Je me suis toujours dit que pour connaître les souffrances physiques ou morales que subit notre prochain il était nécessaire d'avoir un cable de liaison entre nos deux coeurs, pour transférer les émotions d'un coeur à l'autre et savoir enfin trouver les mots qui réconfortent.
Je m'étais également rendu compte que malheureusement, cela n'était que l'apanage des calculatrices et autres ordinateurs.
Un jour, je ne sais vraiment quand, j'ai su que ce n'était pas nécessaire, et que bien loin d'une liaison si matérielle il s'agissait plutôt d'ouvrir son coeur à l'autre.
Le cheminement a été long, pour apprendre à ouvrir mon coeur, et aujourd'hui encore, au moindre ressentiment, je me ferme tel un escargot dans sa coquille.
Tout à commencer à l'école maternelle. Eh oui je m'en souviens encore. Je n'ai pas aimé beaucoup de filles/femmes dans ma vie. Cela se compte sur les doigts d'une main. Et je me souviens très bien de cette petite fille qui a touché mon coeur. Un jour, j'ai voulu lui donné la main pour me ranger avec elle. Elle a refusé en donnant la main à un de mes camarades et en me disant qu'elle souhaitait se marier avec lui. C'est la première fois que j'ai compris que donner de l'amour sans en recevoir faisait très mal.
Mon deuxième amour s'est mieux déroulé, même si cela est resté très mignon à l'âge que nous avions (8ans). Un jour elle a déménagé, et nous avons perdu contact. C'est à partir de ce moment là que j'ai commencé à me refermer sur moi et sur mes sentiments.
Mon troisième amour a mis du temps à naître dans mon coeur. Car pendant de longues années j'ai rejeté tout ce qui était féminin. J'avais 16 ans, et j'étais en pleine crise d'adolescence. L'histoire s'est à nouveau mal fini, mais cette fois les séquelles furent plus lourdes. Je ne suis pas arrivé à m'en relever. Beaucoup d'idées noires me sont passées par la tête dont celle du suicide. J'ai eu la chance d'avoir des amis et surtout ma meilleure amie qui a vecu une histoire similaire, pour me faire ouvrir les yeux sur le fait que la vie pouvait encore me réserver de très belles surprises. Aujourd'hui quand je vois des jeunes se suicider à cause d'un chagrin d'amour, je reste consterné. J'oublie d'où je suis venu, et que lorsque l'on a aucun repère,qu'on ne s'entend pas bien avec sa famille, et que nos amis ne nous soutiennent pas, souvent le désespoir devient pesant.
Un jour j'ai rencontré ma futur femme, et elle a réussi l'exploit de cicatriser mes blessures sentimentales. Elle a fait encore plus. Elle m'a permis de retrouver confiance en moi, et de refaire confiance aux autres. Elle m'a ouvert son coeur et j'ai fait de même. Elle m'a montré que la fierté, et l'amour-propre peuvent supporter la fragilité qui est en chacun de nous. Je suis un homme, mais j'ai le droit d'avoir mes moments de faiblesse. Je suis un homme et j'ai le droit d'être sensible, et de le montrer sans en avoir honte.
La société présente l'homme comme quelqu'un de fort, qui de fléchi jamais et qui protège sa femme. C'est sans doute ce qu'il tente de faire, mais cela ne doit pas pour autant occulter sa sensibilité et lui faire tout refouler.
Pour ma part, je suis aujourd'hui quelqu'un de très joyeux qui aime rire des choses les plus simples. Je déconne le plus souvent possible. J'essaye de profiter de la vie au maximum. Par contre je sais et j'essaye aussi d'être à l'écoute de l'autre et ouvrir mon coeur lorqu'il en a besoin pour le soutenir dans sa souffrance et lui proposer autant que possible une solution. Tout ne peut pas être fait avec l'humour, l'amour et l'empathie sont deux autres éléments essentiels.
Une femme a besoin de cela, parce qu'elle arrive beaucoup moins à tourner la page sur certaines choses que les hommes. Alors un homme qui réussit à la faire rire, à l'écouter, à la consoler et à lui prouver son amour chaque jour devient un des leviers qui fera naître ou durer un couple. Ensuite le physique est accessoire, parce que de toute manière nous avons de multiples possibilités de part nos désirs sur le plan sexuel, mais ce n'est pas cela qui nous rendra heureux.
Je terminerai par les paroles de cette chanson de Calogero que je dédicace a un des mes meilleurs amis qui se reconnaitra:
Prendre racine
C'est pas très loin de la ville
C'est pas plus grand qu'un coeur tranquille
C'est nos racines
Elles sont toujours restées loin
Là où on peut voir la mer sans fin
Et l'avenir
Et l'avenir
Vouloir toujours cacher aux autres ses failles
Avoir l'envie que quelqu'un d'autre s'en aille
Avoir peur de revenir
Avoir droit de devenir
On peut s'aimer, se désaimer
On ne ressemble qu'à ce qu'on fait
On peut rêver, se réveiller.
On est semblable à ce qu'on est.
Où que tu sois avec moi
Et où qu'on aille on sera trois
Le manque et nous
Tous les soleils des mois d'aout
Le manque de ce qui fait ce qu'on est
L'absence de tout
L'absence de nous.